Loi famille et PMA, les contradictions et les reculades du gouvernement

Communiqué du 13 septembre 2013 « Procrastination Mollement Assumée » : ces mots ne sont pas de l’Inter-LGBT, mais du rapporteur de la loi sur le mariage pour tous, Erwann Binet, sans doute très agacé - comme nos associations - par les récentes interventions des ministres Marisol Touraine et Najat Vallaud Belkacem au…

Lettre ouverte pour une transition énergétique en cohésion avec les besoins de la société

De façon convergente, certaines personnalités du « Débat national sur la transition énergétique » comme Bruno Rebelle ((B. Rebelle a été un pilote institutionnel « leader » du Débat national, après avoir été un responsable de l’ONG Greenpeace)), membre du comité de pilotage, n’acceptent pas que certaines des 15 recommandations issues des différents groupes…

Armes chimiques : un précédent

A l'heure où les Occidentaux s'indignent de l'emploi d'armes chimiques en Syrie, il n'est pas inutile de revenir sur un aspect de la guerre du Vietnam qu'a constitué l'épandage de dioxine (Agent orange) et de ses lourdes conséquences sur la population, toujours actuelles : quarante ans après, les poursuites intentées…

Réforme des retraites : des mesures en trompe-l’oeil pour les femmes

Le gouvernement avait promis une réforme des retraites basée sur l’équité et qui réduirait les injustices. La fausse équité des mesures annoncées est pointée à juste titre par de nombreuses réactions à gauche, mais peu commentent les mesures à destination des femmes. Ces dernières sont pourtant très loin de répondre à l’objectif affiché tant elles sont marginales.
Selon le document du Premier ministre présentant la réforme (1)Dossier « Réforme des retraites : garantir notre système, corriger les injustices », 27 août 2013, trois mesures rendront le système plus juste pour les femmes : il s’agit de la validation de trimestres pour les petits temps partiels, la meilleure prise en compte de la maternité et la refonte des majorations de pension pour enfants. De quoi s’agit-il ? (suite…)

Une proposition bien peu étayée ! Pierre Gattaz Président du Medef : « Pour un système des retraites sans dogme, introduisons une dose de capitalisation »

Dans l’article qui suit, Pierre Mascomère démonte l’argumentation de Pierre Gattaz, nouveau président du Medef, qui reprend l’antienne du besoin de capitalisation pour « stabiliser » et « pérenniser » le système de retraites par répartition. L’argument de base implicite de P. Gattaz est que dans un système de répartition, les actifs paient les retraites de leurs contemporains, tandis que dans un système de capitalisation, ils paieraient pour eux-mêmes, que leur retraite serait une sorte de salaire différé mis en réserve dans une cagnotte. Cette idée, trop largement répandue, est totalement fausse, car le revenu ne se transmet pas dans le temps : dans un système de capitalisation, les placements sont dépensés en achats de titres (actions, bons du Trésor, etc.), titres qu’il faudra vendre au moment de la liquidation de la retraite : ce sont bien les actifs qui, en achetant ces titres, paieront les retraites du moment. La seule différence entre répartition et capitalisation est le mode d’acquisition des droits, dont dépend qui va payer, le salarié ou l’employeur. En effet, remplacer la cotisation sociale patronale par l’assurance du salarié à un fond de pension, revient à remplacer une partie du salaire socialisé par une dépense de salaire : le fond de l’affaire est la volonté de rogner la redistribution afin de diminuer encore la part salariale dans la valeur ajoutée et augmenter ainsi le profit. Suivant l’argumentation néo-libérale classique, P. Gattaz prétend que le chômage résulte de coûts salariaux excessifs et que la socialisation des revenus bloque l’activité, ce qui fragilise le système de protection sociale par répartition ; PM montre que techniquement c’est une mystification.
NDLR (suite…)

Dans quelle période politique sommes-nous ?

Il est toujours nécessaire de caractériser la période, pour qui veut comprendre le monde pour le transformer. Or nous sommes dans une période de fin d’un vieux monde entré dans un processus de perte des justifications idéologiques nécessaires à sa survie, ce qui rend plus facile d’en présenter publiquement les apories. La grande crise économique qui dure depuis quatre décennies maintenant s’est transformée en crise financière, c’est-à-dire de la dette privée, elle-même transformée en crise de la dette publique, et les oligarchies ont perdu la maîtrise du système, d’où une crise politique qui bloque la gestion des contradictions économiques. (suite…)

République sociale : vers la socialisation des entreprises

NDLR – Remerciements à Pierre Nicolas pour sa contribution à cet article.

Nous allons engager une série d’articles sur le projet alternatif au capitalisme qu’est la République sociale. Nous avons déjà fait des propositions concernant la sphère de constitution des libertés (école, services publics et protection sociale) qui devra devenir démocratique et « sanctuarisée » par rapport aux marchés. Nous proposons donc d’ajouter à cette réflexion celle sur la socialisation progressive des entreprises, sachant que nous sommes également favorables à la constitution d’entreprises publiques dans les secteurs clés, au moment où le problème se posera, entreprises cogérées par les salariés et l’État
Nous nous intéresserons principalement ici aux entreprises privées qui fournissent une part importante de la valeur ajoutée. (suite…)

A quoi ont servi les marges des entreprises : décryptage d’une imposture

Contrairement aux affirmations venant, dit-on, de l'Insee, le taux de marge (EBE) des entreprises non financières en France, 28,4 % de la Valeur Ajoutée, en 2012, n'est pas à son plus bas niveau historique. En témoigne le tableau joint, justement tiré des comptes nationaux de l'Insee, entreprises non financières (S11),…

Keynésianisme et austérité. 1 – OCDE et FMI contre l’austérité, donc keynésianistes ?

Après l’OCDE (1)Par exemple : www.oecd.org/fr/eco/pers#551B43, le FMI s’inquiète, dans ses rapports sur la France et sur l’Allemagne (2)Respectivement http://www.imf.org/external/French/pubs/ft/survey/so/2013/CAR080513BF.htm et http://www.imf.org/external/pubs/ft/survey/so/2013/car080113a.htm,adresses qui renvoient aux communiqués du FMI, d’où on peut accéder aux rapports., du risque d’essoufflement de la reprise (qui serait bien là, mais trop pépère) et d’enlisement dans la récession dû à de trop de rigueur dans la gestion des finances publiques. Selon lui, « compte tenu de ce qui a déjà été fait et du caractère encore hésitant de la reprise, le gouvernement devrait ralentir le rythme de l’ajustement ». Il semble ainsi rejoindre l’« atterré » et député européen Liêm Hoang-Ngoc, par exemple, qui appelle « à ne pas “pénaliser la demande” […] que ce soit au niveau européen ou national, “on reste encore insuffisamment keynésiens” ». (Libération du 14 août). Keynes étant la référence des opposants à l’austérité, de ceux qui, « atterrés » et autres, réclament « une autre politique », le FMI serait-il en cours de virer sa cuti et d’opposer le keynésianisme à l’austérité ?
(suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Par exemple : www.oecd.org/fr/eco/pers#551B43
2 Respectivement http://www.imf.org/external/French/pubs/ft/survey/so/2013/CAR080513BF.htm et http://www.imf.org/external/pubs/ft/survey/so/2013/car080113a.htm,adresses qui renvoient aux communiqués du FMI, d’où on peut accéder aux rapports.

« Souvenirs d’un appelé anticolonialiste » : J. Tourtaux ou le refus de la guerre d’Algérie

Originaire des Ardennes et issu d’un milieu très pauvre, ouvrier lesté d’un certificat d’études primaires, Jacques Tourtaux sort de l’adolescence en pleine guerre d’Algérie. Fait d’époque, son milieu ouvrier baigne dans l’identité communiste, devenue culture plus qu’appartenance organique, mélange de mémoire des luttes, d’identification sociale et d’humanisation de la misère…

Géothermie profonde versus gaz de schiste

NDLR – Notre ami le Pr de Larochelambert, qui a déjà fait profiter les lecteurs de ReSpublica de son expertise dans le passé, livre ici une comparaison très documentée sur ces techniques controversées.  Ses positions ne sont pas nécessairement celles de la Rédaction mais nous paraissent utiles pour alimenter le débat.

À travers le verrou de la fracturation hydraulique, la récente QPC (question prioritaire de constitutionnalité) transmise au Conseil d’État par le tribunal administratif de Cergy Pontoise le 21 mars 2013 à la demande de la compagnie pétrolière états-unienne Schuepbach [1] soulève indirectement la question de la géothermie profonde.
En effet, la compagnie texane remet en question la loi du 13 juillet 2011, en particulier son article 1er [2], interdisant la fracturation hydraulique en vue de la recherche ou de l’exploitation pétrolière ou des gaz de schiste(s) qui a conduit au retrait de ses permis de recherche sur le territoire français il y a deux ans.
Pour Schuepbach, cette loi serait anticonstitutionnelle au motif qu’elle serait « discriminatoire (atteinte au principe d’égalité) en ne concernant que la recherche d’hydrocarbures, liquides ou gazeux… » alors qu’elle serait autorisée pour la géothermie profonde [3].
Le 12 juillet 2013, le Conseil d’État, suivant la recommandation émise par son rapporteur public le 26 juin dernier, a transmis la QPC au Conseil Constitutionnel [4] qui devra se prononcer dans les trois mois suivants. (suite…)

Les héraults de l’islamisme reviennent…

Les islamistes (( Courant politique qui considère les sociétés musulmanes comme perverties, il prône l’application de la Shari’a et le rétablissement du Califat. Composé de deux grandes écoles, celle des frères musulmans – Égypte 1928 – et celle du wahhabisme – péninsule arabique XXVIII-, les populations des pays musulmans sont…

En quoi la gauche de la gauche fait-elle fausse route ?

NDLR – Cet article a fait l’objet de nombreux commentaires et amendements des membres de la Rédaction de ReSpublica, que l’auteur remercie ici.

Plus de 30 ans de politiques néo-libérales, d’intensification des politiques d’austérité, ont induit la croissance sans fin du chômage, de la précarité, de la pauvreté de masse, voire de la misère, la fin de l’espérance que nos enfants aient une meilleure vie que leurs parents, depuis 2012 la baisse de l’espérance de vie en bonne santé et de l’espérance de vie des femmes. Soit un recul sans fin des principes de la République sociale que sont la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité, la souveraineté populaire, la démocratie, la solidarité, le droit à la sureté, l’extension du champ du droit social grâce à la marche vers l’universalité des droits et des prestations, le développement écologique et social, etc.
Il y a plus de 50 ans déjà, Pierre Mendès-France nous mettait en garde contre le traité de Rome et la construction ordolibérale de ce qui est devenu l’Union européenne ! Et l’oligarchie engrange pour elle toujours plus de surplus malgré les crises. Bien qu’elle soit un « colosse aux pieds d’argile », elle renforce son pouvoir à chaque phase.
Et si on se posait la question de savoir si notre ligne politique, si notre ligne stratégique, sont à la hauteur des enjeux ? Si on se posait la question de savoir si dans la lutte des classes, nationale et internationale, nous avancions avec détermination ?
Nous avons avancé mais pas assez vite pour prendre l’oligarchie de vitesse au moment des crises. D’autant que la périodicité de ces crises s’accélère.
Bien sûr, nous avons digéré l’analyse de la mondialisation néolibérale avant les organisations qui n’avaient que la nation comme horizon (avec néanmoins 20 ans de retard sur l’oligarchie…) Mais le reste ? (suite…)